Trois questions à Valérie Plagnol, présidente du Cercle des Épargnants
Mardi 9 février 2021, le Cercle des Épargnants a présenté la 19e édition de son baromètre annuel, réalisé avec l’Institut Ipsos, sur les Français, l’épargne et la retraite. L’occasion de faire le point sur ce qui a changé dans le comportement de nos concitoyens depuis la crise sanitaire. Trois questions à Valérie Plagnol, présidente du Cercle des Épargnants.
En termes d’épargne, quelles conséquences a eu la crise sanitaire sur le comportement des Français ?
Les mesures de soutien prises par le gouvernement pendant la crise sanitaire ont fait qu’en moyenne, même si ce n’est pas vrai pour tous les ménages, les Français n’ont eu à subir que des pertes de revenus modestes. Étant empêchés de consommer, nous voyons apparaître un phénomène d’épargne forcée. Face à cela, la nouveauté, et c’est un peu contre-intuitif, est que les personnes interrogées font part de leur envie de vivre et de profiter de leur argent. Ce sont désormais 40 % des Français qui pensent cela et estiment préférable de dépenser. Quelque 37 % d’entre eux souhaitent tout de même épargner et l’on voit bien que nos concitoyens sont tiraillés entre la volonté de parer à un avenir incertain et leur instinct de vie.
Vers quels produits d’épargne se tournent-ils ?
Les Français ont toujours été frileux en matière de prise de risques, mais la crise semble avoir accentué la tendance à opter pour de l’épargne liquide et mobilisable de façon rapide. Les incertitudes liées à l’avenir incitent à prévoir, en cas de coup dur, non seulement pour soi-même, mais aussi pour sa famille, ses enfants, voire ses petits-enfants. Les Français semblent conscients des problèmes rencontrés par les jeunes en cette période. Ils sont plutôt attentistes et craignent une probable hausse du chômage. Sans surprise, l’assurance-vie reste toujours leur placement préféré. On voit également monter l’engouement pour le PER, qui du fait de sa souplesse, des possibilités de mobilisation des liquidités, notamment pour un projet immobilier ou au profit du conjoint survivant, est très apprécié.
La crise a-t-elle changé la donne concernant la retraite ?
Depuis longtemps les Français sont très attachés à la retraite, considérée comme une période assez dorée, celle durant laquelle l’on n’a plus ses enfants à charge, l’on ne travaille plus et l’on peut profiter de la vie. Les préoccupations qui apparaissaient était liées à la dépendance ou au niveau de revenus. La seule chose qui a changé avec la crise est la volonté de maintenir une activité, non pas seulement pour générer un complément de revenus, comme c’était le cas auparavant, mais parce que la notion d’utilité apparaît plus importante que les années précédentes. Avec l’Institut Ipsos, nous l’interprétons comme une conséquence de l’isolement dû à la crise.