Trois questions à Cédric Blanchet, président de la chambre des notaires de Paris
Cédric Blanchet vient de succéder à Bertrand Savouré à la tête de la chambre des notaires de Paris, avec, pour la première fois à Paris, un bureau à parité entre hommes et femmes. Notaire depuis 1997, à Paris il nous présente les grands axes de son mandat de deux ans.
Comment la chambre va-t-elle prendre en compte la création de nouvelles études à Paris?
Depuis la loi croissance il y a 45 études de plus à Paris et 30 nouveaux offices supplémentaires vont être créés dans le cadre de la 2e vague de création d’offices. L’un des quatre axes de mon mandat sera de conserver la cohésion entre les membres de la compagnie au sein de cette diversité. Notre compagnie devrait compter avant la fin de l’année 2020 pas loin de 2000 notaires. La chambre, qui compte 27 membres, se veut la plus représentative possible, avec des représentants de petites structures, de structures de grandes tailles et aussi des notaires salariés. Elle se réunit tous les quinze jours. Cette cohésion passe notamment par l’accompagnement des nouvelles études. L’autre outil de cohésion, ce sont les conférences de notaires (chaque notaire est membre de l’une des 22 conférences), dont mon prédécesseur avait pris l’initiative d’augmenter le nombre et la fréquence de réunions.
Quels sont les autres axes de votre mandat ?
Outre cet axe professionnel, le développement technologique reste aussi une priorité. La Compagnie de Paris a toujours été pionnière en la matière. Nous allons donc accélérer les projets en cours (blockchain, data room, Intelligence artificielle, coffre-fort électronique, etc.) et en lancer de nouveaux. Le Salon Technot, initialement prévu en octobre, aura lieu le 4 mars 2021, normalement en format présentiel, car il est important que les acteurs (notaires et acteurs du numérique) se rencontrent. Je voudrais également renforcer l’axe métier, afin que le notariat se tourne encore davantage vers ses clients. Nous avons entamé une réflexion sur la simplification des actes notariés de plus en plus volumineux et complexes afin que les clients puissent appréhender plus facilement le contenu des actes qu’ils signent et la portée de leurs engagements.
Qu’en est-il des notaires du Grand Paris ?
Ce sera le quatrième axe du mandat. Bertrand Savouré avait œuvré pour que le notariat au niveau francilien travaille mieux ensemble au service de ses clients, et que les notaires soient des acteurs reconnus de leur territoire en étant plus présents dans les discussions avec les responsables politiques, les acteurs économiques et les pouvoirs publics. Les représentants des cinq chambres de notaires (75/77/78/91/92) se réunissent régulièrement et ont beaucoup de projets communs. Nous renouvellerons en 2021 l’université des notaires du Grand Paris et prévoyons de fluidifier encore davantage les relations entre les chambres, de mettre en place des standards de production communs, au moyen de circulaires signées par les présidents des cinq chambres. Une fondation des notaires du Grand Paris, dont les statuts ont été signés par mon prédécesseur, a d’ailleurs vu le jour. Présidée par François Carré, elle a vocation à soutenir notamment des actions en faveur de l’accès logement et l’aide à l’éducation, par le biais de collectes auprès des études et de nos clients. De nombreux projets technologiques sont menés conjointement par les cinq chambres, comme la blockchain ou le registre électronique. La blockchain notariale, désormais opérationnelle, qui sécurise notamment le registre des sociétés dématérialisé, est aussi sous la gouvernance conjointe des cinq chambres. Les notaires mineurs sont répartis en leur sein sur les huit departements de la region IDF.