Trois questions à Guillaume Decroix, sous-directeur administration et valorisation de l’immobilier de l’État à la DIE
La Direction de l’immobilier de l’État (DIE) vient de rendre son deuxième rapport d’activité depuis sa création, en 2016. Revenant sur le bilan de l’année 2019, il explique comment la politique immobilière de l’État (PIE) s’inscrit désormais pleinement au cœur de la transformation publique et de la modernisation de l’administration. Trois questions à Guillaume Decroix, Sous-directeur administration et valorisation de l’immobilier de l’État à la DIE
Quels sont, pour vous, les points marquants de l’action de la DIE en 2019 ?
La Direction de l’immobilier de l’État (DIE) gère un immense patrimoine de 191 000 bâtiments en tous genres - bureaux, locaux d’enseignement, des logements et 30500 terrains, le tout évalué à 66 Mds€.
Les missions de cette DIE sont au carrefour de nombreux enjeux : maîtrise des dépenses publiques, transition énergétique et performance environnementale du parc de l’État, préservation et valorisation du patrimoine immobilier public, aménagement urbain, adaptation des bureaux aux nouvelles formes d’organisation du travail.
L’année qui vient de s’écouler a été ainsi marquée par deux axes : une orientation forte vers de nouvelles priorités stratégiques et la création d’outils de gestion plus efficaces.
Ainsi nous pouvons citer l’accompagnement de la réforme sur l’organisation territoriale de l’État, dans son volet immobilier ; L’orientation très forte de la Politique Immobilière de l’État (PIE) en faveur de la transition énergétique qui se matérialise en particulier, par le lancement de 39 projets de rénovation de cités administratives au titre d’un programme d’investissement doté d’un milliard d’euros sur cinq ans, projets qui concourent à la réalisation des objectifs énergétiques et environnementaux du Grand Plan d’Investissement du gouvernement. Pour ce qui concerne les outils, ils sont aussi bien d’ordre technique que de communication. Ainsi citons la rénovation du site des cessions immobilières et la création du site internet dédié à la politique immobilière de l’État qui vise à mieux communiquer sur la PIE et à moderniser les outils au service de cette politique publique.
Quels sont les objectifs à tenir en matière de stratégie patrimoniale de l’État, notamment en termes d’alternatives aux cessions ?
La politique immobilière de l’État s’inscrit pleinement au cœur de la transformation publique dans les territoires, en particulier à travers la mise en œuvre d’importants chantiers immobiliers qui participent à la transition énergétique.
Il nous faut réfléchir davantage en termes de gestion d’actifs dont le maintien ou la sortie, doit résulter d’un arbitrage quant à leur utilité, leur valeur à long terme et leur intérêt particulier pour l’État, en fonction de leur situation géographique, de leur histoire, leur configuration etc…
En 2019, la DIE a ainsi travaillé sur un modèle de cahier des charges pour un nouveau type de valorisation. Avant d’envisager de vendre des locaux, on regarde d’abord si un autre ministère ou une administration n’en aurait pas l’utilité. On regarde ensuite si on peut les louer avec des baux à moyen ou long terme. À titre d’illustration on peut citer l’hôtel de grenelle (2 775 m² au cœur de Paris – 7e arrondissement) qui fait l’objet d’un appel d’offres avec bail emphytéotique de 99 ans.
Quels sont les nouveaux outils qui ont été mis en place pour atteindre ces objectifs ?
La DIE apporte à son réseau un soutien « métier » qui va de la gestion domaniale (acquisitions, cessions, prises à bail, mise à disposition de biens de l’État, dévolutions, montages « complexes », etc.) au contentieux domanial et de l’expropriation.
Les outils développés sont désormais numériques et permettent la collecte des données et le pilotage. À titre d’exemple citons Chorus RE-FX qui est une application qui assure la tenue de l’inventaire du parc de l’État et des opérateurs. Il y a aussi le référentiel technique, qui permet de mettre à jour régulièrement les données bâtimentaires sur le parc immobilier de l’État, ou encore l’outil d’aide au diagnostic (OAD) qui est un outil géo-décisionnel, support majeur de l’élaboration des schémas directeurs immobiliers régionaux et des schémas pluriannuels de stratégie immobilière.