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Édito Magazine : décembre 2020 - Finir une année et en débuter une autre en crise

Par Moundir Akasbi, avocat, directeur du MBA Droit des affaires internationales, ESLSCA Paris, membre du comité scientifique de Droit & Patrimoine

Avec la crise actuelle, il est aisé de constater une chute de l’offre et de la demande. La baisse des impôts ne peut suffire pour inciter les ménages à relancer leurs achats. 

En même temps, les commerçants et les entreprises manquent de pièces et de biens pour lancer leurs activités suite aux fermetures, blocages des livraisons et manque de main d’œuvre (v. à ce propos les travaux du 10 novembre 2020 de la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale qui a examiné le rendu du groupe de suivi des conséquences économiques du confinement).

Cela conduit à diminuer leur chiffre d'affaires et à mettre en péril le remboursement des prêts contractés. Faut-il rappeler que les entreprises sont en ce moment très endettées à cause (ou grâce) à des taux bas et ont été dégradées par les agences de notation, à l’image de Nokia et Renault ? Ces entreprises courent le risque de ne plus avoir accès aux financements ce qui est en mesure de provoquer un doublement de la crise économique par une crise financière. Au niveau des marchés, certains investisseurs ont été contraints d’emprunter pour acheter des titres. En réclamant le remboursement par les prêteurs, ces investisseurs ont été obligés de vendre, ce qui a accéléré momentanément la chute de certaines valeurs.

Une gestion par la dette

Les genèses de cette situation sont plus profondes et plus anciennes et ne sont que le résultat d’une stratégie longtemps menée et qui s’essouffle manifestement. Lorsque le système financier était proche de l’effondrement dans les années 2000, les banques centrales l’ont sauvé en injectant massivement dans les caisses des banques et en baissant les taux d’intérêts. L’effondrement des marchés financiers et obligataires signifie que les bulles des produits dérivés ont éclaté en arrière-plan. Ce système est-il entrain de vivre ses derniers jours ? Aujourd’hui, les banques centrales n’ont plus que ces deux options : soit injecter massivement de la monnaie (monnaie fiat), soit baisser drastiquement leur taux d’intérêt jusqu’à ce qu’il soit négatif. Les dernières baisses des taux n’ont pas fonctionné et ce système semble s’effondrer. Les investisseurs ont vendu leurs actions et se sont tourné vers les obligations, l’or et l’argent. Il fallait un bouc émissaire. Ce virus risque d’être le parfait coupable. Le Covid n’est finalement pas le problème financier, mais l’accélérateur et le catalyseur d’une situation qui persiste facilement depuis une bonne dizaine d’années. Comme si nous n’étions jamais sortis de la crise de 2008, essentiellement une crise de dette. Pour la gérer, on rajoute encore de la dette. Elle devient alors le mode opératoire de la gestion des crises même si elle est à l’origine de leur émergence. Or, la dette, contrairement à une idée reçue, n’est pas de l’investissement, mais des impôts futurs. L’État rachète tout, garantit tout… et c’est ainsi jusqu’à ce que les entreprises et institutions financières finissent par recevoir un chèque de l’État ou de la BCE.

Plan de relance ou plan d’investissement ?

Un plan de relance doit permettre à une économie de repartir. Il doit donc être ciblé. Or, il est en train de prendre une autre connotation puisque le ministre de l’Économie l’annonce jusqu’à 2030. C’est un changement de doctrine par rapport à ce qui a été connu dans les années 80 et 90. Ce n’est plus un plan de relance, mais un plan d’investissement à moyen long terme avec des volets de formation, d’innovation, de compétitivité, de transition énergétique. C’est un plan de planification et d’intervention active de l’État. C’est une réorientation structurelle de l’économie française avec des moyens significatifs et une implication de l’État y compris dans le système productif. Le cycle semble désormais identifié : après une relance par la demande, le financeur principal (l’État) ne souhaite pas casser cette dynamique. Il constate rapidement un recul de la compétitivité et de l’attractivité. On évoque ensuite les mesures structurelles pour accroitre l’attractivité, et ce jusqu’à la maturité du marché. Une fois en stagnation, les spéculations sur une prochaine crise se relanceraient et animeraient de nouveau les chroniques. En définitive, nous craignons, dans un processus cyclique réglé systématiquement par la dette, que la prochaine crise ne soit fatale et n'affiche tragiquement le point de non-retour.

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