3 questions à Laurent Caron
Paru dans Droit & Patrimoine Magazine N°277 - Février 2018
Propos recueillis par Caroline Dupuy - Journaliste
3 questions à Laurent Caron, avocat et administrateur de l’association française des correspondants à la protection des données à caractère personnel (AFCDP).
Constatez-vous une recrudescence des adhésions du fait du règlement européen ?
L’association a été créée en janvier 2006, suite à la modification, en 2004, de la loi Informatique et libertés qui a donné naissance au nouveau métier de correspondant à la protection des données à caractère personnel communément appelé CIL. Notre structure a bien grandi depuis, notamment avec l’arrivée du RGPD. De nouveaux membres, de plus en plus nombreux, nous rejoignent chaque mois. En janvier, ils étaient une trentaine ! Parmi eux, des avocats, des juristes d’entreprise et des consultants spécialisés en sécurité informatique ou en organisation. Et de plus en plus de prestataires de services qui se spécialisent dans l’accompagnement en conformité au RGPD. Les professions du chiffre sont à ce stade quasiment absente de notre association.
À lire : RGPD : les professions du droit et du chiffre sont-elles prêtes ?Pensez-vous que les professions du chiffre et du droit sont prêtes pour le RGPD ?
Je n’en doute pas. Ces professionnels - aidés par la communication et les actions de leurs instances représentatives - ont clairement pris conscience de la nécessité de se conformer au RGPD. Les professions réglementées, notamment, sont habituées aux respects de certaines règles relatives à leur profession afin de respecter le secret professionnel. D’autres réglementations externes à leurs professions leurs incombent. En tant que conseil des chefs d’entreprises, les professionnels du chiffre et du droit sont bien souvent les premiers à agir pour montrer l’exemple.
À qui est destiné le compte à rebours avant l’application du règlement européen visible sur votre site Internet ?
L’AFCDP s’adresse à toutes les personnes intéressées par la protection des données personnelles. L’idée est d’alerter le plus grand nombre sur cet ultimatum et de leur proposer des solutions. Les organismes soumis au RGPD qui recherchent de l’aide auprès d’un prestataire (inventaire des traitements de données à caractère personnel, sensibilisation au RGPD, désignation d’un DPO externe, etc.) peuvent notamment trouver un interlocuteur grâce à la « Place de marché RGPD » créée par l’AFCDP. Même les DPO sont concernés par notre compte à rebours. Car il est temps pour eux d’effectuer leur première mission : définir une feuille de route.