3 questions à Stéphanie Fougou, présidente de l’AFJE
D&P : Comprenez-vous la position du Conseil national des barreaux ?
S. F. : Oui, mais je ne la comprends pas sur le fond car depuis des mois nous avons eu l’occasion de répondre aux questions soulevées que ce soit dans la presse ou par les députés et sénateurs. Le constat a été fait, y compris par les avocats, qu’il y a un sujet. Je ne comprends pas la position du CNB sur la confidentialité car cela ne les regarde pas ! Cette évolution est liée à notre métier et les avocats n’ont pas à s’ingérer. Par ailleurs, je ne comprends pas que dans le monde entier, sauf en Belgique où c’est un statut différent et en Italie, les avocats puissent exercer en libéral ou en entreprise et qu’en France, le sujet soit toujours débattu. En outre, l’absence de confidentialité a des impacts sur la compétitivité de nos entreprises et je ne comprends pas que le CNB reste figé.
D&P : Quels sont vos souhaits dans le projet de loi Croissance ?
S. F. : Nous avons déjà obtenu beaucoup de choses et en particulier, qu’un ministre ose insérer l’exercice de la profession d’avocat en entreprise dans un projet de loi. Jusqu’à présent nous n’avions eu droit qu’à des rapports. Pour la première fois également les entreprises se sont exprimées en disant que la confidentialité des avis de leurs juristes est un enjeu pour elles. J’espère que le gouvernement entendra qu’il y a une solution simple et efficace.
D&P : Quels sont vos rapports avec les autres professions du droit ainsi qu’avec les experts-comptables ?
S. F. : Nous avons toujours eu des échanges et surtout, ce sont des gens avec qui il peut y avoir un vrai dialogue. Les experts-comptables démontrent qu’ils comprennent le monde de l’entreprise. Chez les avocats, ceux avec lesquels nous avons l’habitude de travailler ne sont pas du tout représentés par ceux qui s’expriment.
Propos recueillis par Clémentine Delzanno
Interview publiée dans Droit & patrimoine l’hebdo 2015, n° 1015 (15 juin 2015)