3 questions à Caroline Jeanson sur le réseau NotaLis
D&P : Pourquoi avez-vous créé NotaLis et en quoi consiste-t-il ?
C. J. : J’ai eu l’idée de créer NotaLis, dont Yann Leconte assure la présidence, en travaillant sur la défense de la profession dans le cadre des travaux sur la loi Macron. Je souhaitais que nous sauvions notre âme de notaire, qui a une valeur historique, en montant en gamme. Le réseau part du constat que le droit est pléthorique et que nous ne pouvons plus tout maîtriser. D’où l’idée d’interagir entre nous au sein du réseau afin de continuer à nous adresser à tout le monde et au même prix pour tous. En outre, si nous montons en qualité dans les valeurs et la prestation, nous devenons hors d’atteinte de l’ubérisation et en particulier, des blockchains et des algorithmes qui apparaissent.
D&P : En pratique, quel est son fonctionnement ?
C. J. : Chacun des 23 membres du réseau a choisi une spécialité et prend l’engagement de se tenir à la pointe de l’actualité juridique et fiscale de sa matière. Cela nous permet dans un dossier où nous ne sommes pas compétents de lancer, avec l’autorisation du client, un appel en participation volontaire sur un dossier. Pour le client, il n’y a pas de surcoût car les honoraires sont partagés entre les notaires qui interviennent. Et pour nous, l’avantage est de pouvoir garder la relation que nous avons avec nos clients habituels au lieu de refuser des dossiers trop techniques en prescrivant un confrère.
Le réseau dispose par ailleurs d’un comité scientifique présidé par le professeur Mustapha Mekki et composé notamment de Michel Grimaldi et de Jean Aulagnier. NotaLis compte aussi un réseau de 16 correspondants internationaux francophones, que nous avons contactés à travers les annuaires et les ambassades, qui étaient souvent demandeurs d’une telle relation.
D&P : Comment sont choisis les membres ?
C. J. : Les membres sont choisis selon leur emplacement géographique et leur spécialité. L’adhésion est individuelle en ce sens que c’est le notaire qui adhère et non la SEL ou la SCP. La seule exclusion, pour des questions d’indépendance, concerne les notaires qui exercent en société pluriprofessionnelle d’exercice ou dont le capital est détenu majoritairement par d’autres professionnels que des notaires en exercice.
Propos recueillis par Clémentine Delzanno
Interview publiée dans Droit & patrimoine l'hebdo 2016, n° 1052 (18 avr. 2016)