Les juristes et la retraite
Le dernier baromètre national de la satisfaction des juristes a abordé, cette année, la question de la retraite des juristes. Il en ressort que 60 % d’entre eux sont opposés au projet de loi du gouvernement. Le détail des résultats.
Dans le cadre de la 3e édition de ce baromètre, réalisé par Oxygen+ en partenariat avec l’AFJE et le Cercle Montesquieu, les enquêteurs ont demandé aux juristes d’entreprise s’ils étaient favorables à la loi sur la réforme des retraites, en cours de promulgation. Globalement, quelque 3,6 % indiquent qu’ils y sont très favorables, 36,82 % y sont favorables, 42,52 % opposés et 17,10 % déclarent y être très opposés. Au total, près de 60 % n’y sont donc pas favorables. Ces pourcentages varient, en fonction des fonctions exercées et les directeurs juridiques sont ainsi beaucoup plus partagés (50,96 % y sont favorables et 49,04 non) et en fonction du niveau de seniorité. Les répondants les plus âgés, selon toute vraisemblance, moins affectés par la réforme, y sont plus favorables (51,05 %) alors que chez les juniors, 73,08 % y sont opposés.
Au global, le pourcentage de juristes opposés à la réforme est moindre qu’en population générale (68 % selon un sondage Ifop pour le JDD de mars 2023), mais tout de même significatif. Les enquêteurs ont ensuite interrogé les répondants sur l’âge de retraite idéal et sur l’âge de retraite effectif. Globalement, il apparaît que les juristes souhaiteraient partir à la retraite avant l’âge de 64 ans, pour 65, 09 % d’entre eux (23,52 % voudraient partir à 60 ans et 24,47 % à 62 ans). Seulement 15,67 % partiraient après cet âge. Mais, rattrapés par le principe de réalité, les répondants, lucides, pensent à 75, 54 % qu’ils seront en retraite après 64 ans, majoritairement à 67 ans.
L’étude rappelle opportunément qu’en population générale, l’âge moyen de départ à la retraite est de 62,9 ans, tandis que les avocats partent en moyenne à 65 ans et 2 mois. Les répondants considèrent que cette différence entre l’âge de retraite souhaité et l’âge de retraite réel estimé est insupportable ou totalement insupportable à 39,58 %. La perspective de travailler plus longtemps apparaît plus acceptable aux répondants si la possibilité de réduire leur temps de travail leur est offerte, soit en travaillant à temps partiel (44,42 %) soit en ayant moins de charge de travail (36,58 %). Il est intéressant de noter que la hausse de la rémunération arrive seulement en 3e place et est un facteur d’amélioration seulement pour un tiers d’entre eux.
Quant à savoir comment les juristes, une fois retraités envisagent de s’occuper, l’étude révèle qu’ils souhaitent avant tout prendre du temps pour eux et pour leur famille, à 68,88 % et aspirent aussi à être actifs au sein d’une association à 65,08 %.