Lancement de l’OMID
Lancé sous l’égide de la Fondation pou droit continental, l’Observatoire mondial des indicateurs du droit a été lancé le 10 octobre 2023, au ministère des Affaires étrangères.
Ce nouvel outil s’insère en effet dans la stratégie d’influence
par le droit initiée par le gouvernement.
Co-créé par le professeur Bruno Deffains, enseignant-chercheur à l’université Paris II Panthéon-Assas, et Romain Espinosa, chargé de recherches au CNRS, cet observatoire a pour ambition d’agréger et d’harmoniser l’ensemble des indicateurs publiés chaque année dans le domaine juridique, pays par pays. Il se présente sous la forme d’une plateforme internet qui agrège l’ensemble des données publiques, éditées chaque année par plus de 85 organismes, soit un total de 1008 indicateurs pour le moment.
L’équipe a voulu éviter les tableaux Excel rébarbatifs et propose sur son site une cartographie qui permet de choisir l’indicateur, l’année sélectionnée et de comparer les pays. « C’est un véritable outil de visualisation et de décision, estiment les créateurs, qui peut permettre d’identifier les points forts ou faibles des pays ». Outre cette cartographie, le site présente un annuaire de l’ensemble des indicateurs pris en compte, afin de permettre à l’utilisateur de comprendre leur origine, leur contenu et la méthodologie employée.
Rayonnement de la France
« Cet observatoire est un point de départ et doit s’inscrire dans la durée », observe Bruno Deffains, qui se félicite que la France soit pionnière en la matière et s’étonne de ce que la Banque mondiale n’a pas encore créé un outil similaire. La plateforme est bien entendu disponible en anglais et, outre sa vocation d’aide à la décision, elle sera également un support d’analyses et de réflexions sur la matière juridique. Ainsi, une étude sur l’inégalité, fondée sur ce nouvel outil, a déjà été remise à la Fondation du droit continental. Les indicateurs collectés démontrent que l’évolution mondiale reste dominée par la conception juridique nord-américaine, qui a tendance à privilégier le prisme économique. Bruno Deffains espère que le recours à la nouvelle plateforme permettra de nuancer le paysage mondial actuel en y apportant de la diversité. « Nous avons la capacité de faire interagir l’économie et le juridique », a estimé Bruno Deffains qui estime que l’environnement juridique est un enjeu majeur pour l’économie et que cet aspect a malheureusement trop été laissé de côté sur le Vieux continent. « Nous avons d’abord construit une Europe politique avant de construire une Europe économique. Le droit demeure encore un frein aux échanges économiques intracommunautaires et il faut être lucides sur ce point », a-t-il conclu.