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Trois questions à Vanessa Bousardo

Par LA LETTRE DES JURISTES D'AFFAIRES

À l’heure où les politiques de diversité mises en place dans les cabinets comme dans les entreprises sont attaquées depuis les États-Unis, le Barreau de Paris tient à assurer les cabinets d’avocats américains implantés à Paris de son soutien sur le sujet. Interview.

Le collectif « Bâtonnières du Monde », que vous avez fondé et qui rassemble des avocates du monde entier se structure. Quelles sont les dernières réalisations ?

Tout d’abord, depuis le lancement du collectif en octobre dernier, le nombre de nos adhérentes a doublé et nous sommes désormais une trentaine de bâtonnières à travers le monde à nous engager en faveur de l’égalité femmes-hommes (v. Dr. & patr. hebdo 2024, n° 1438 et Dr. & patr. mensuel 2024, n° 352). Nous avons notamment été rejointes par les bâtonnières des barreaux de Dallas et de San Francisco et d’autres en Europe et en Afrique. J’ai aussi eu l’occasion de prendre la parole, en tant que représentante du collectif, à l’occasion de la 69e Commission de la condition de la femme (CSW69) qui s’est tenue à l’ONU début mars, en tant que membre de la délégation française conduite par Madame la ministre Aurore Bergé, pour évoquer la question des violences contre les femmes et leur amplification en ligne. La question des IA et des biais de genre a également été abordée à cette occasion.

Les discours de certains dirigeants d’entreprises de la tech, thuriféraires de Donald Trump, qui peuvent être qualifiés de masculinistes, sont-ils inquiétants ?

C’est en effet un signal à prendre très au sérieux, car alors que nous nous battons pour le droit des femmes et pour ne pas perpétuer les biais de genre, et au contraire faire de l’IA un outil d’action puissant pour mettre fin aux discriminations, ces discours font vaciller nos repères et nous laissent très inquiets. Tout comme les injonctions adressées par le gouvernement américain à certaines entreprises, et en particulier à des cabinets d’avocats. Nous sommes dans une sorte de sidération, et nous nous devons d’être solidaires, en Europe, avec nos confrères américains. N’oublions pas, surtout, que ce sont les précédents gouvernements et autorités fédérales qui, depuis des dizaines d’années, ont porté des politiques d’inclusion, de diversité et d’égalité sur le fondement de textes qui, brutalement, font l’objet d’une interprétation exactement opposée à celle qui prévalait jusqu’alors. Dans notre propre pays, les entreprises sont elles-mêmes soumises à différentes obligations à ce titre qu’elles ont l’obligation de respecter, sous peine de sanctions. S’agissant des cabinets d’avocats, notre règlement intérieur national fait d’ailleurs de l’égalité un principe cardinal de notre exercice en son article 1.3. Aussi, par-delà les questions éthiques et sociétales, ces actions constituent une ingérence juridique puisque ces entreprises sont sommées de prendre des décisions contraires à leurs obligations issues de la loi française.

Certains cabinets américains et certaines entreprises françaises ont été nommément ciblés par des executive orders du gouvernement, comment réagir ?

L’Ordre des avocats de Paris, qui n’a pas été directement saisi de ces questions, viendra évidemment au soutien des cabinets ainsi visés. Le 18 mars dernier, les conseils de l’Ordre de Bruxelles et de Paris ont voté une résolution commune, dénonçant ces dérives inacceptables qui portent atteinte à l’État de droit, et nous continuons à dénoncer avec force la poursuite de ces actions qui relèvent d’une réelle ingérence juridique. L’Ordre est extrêmement attentif à toutes ces attaques à l’égard des professionnels du droit, juges et avocats, comme à l’égard des citoyens. Il est inacceptable que les politiques de diversité mises en place par les entreprises soient soudainement un moyen de les cibler.

Anne Portman

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