Trois questions à… Bertrand Savouré, Président de la Chambre des notaires de Paris
Paru dans Droit&Patrimoine n°1150 du 18 juin 2018
Bertand Savouré vient d’être désigné Président de la Chambre des notaires de Paris par l’assemblée générale. Il nous présente l’essentiel de son programme. Trois questions à… Bertrand Savouré, Président de la Chambre des notaires de Paris.
Vous avez indiqué que le programme de la chambre pour les deux prochaines années s’articulerait autour de trois thèmes, le premier étant celui d’une identité notariale forte. Pouvez-vous détailler ?
La loi Croissance est désormais en application et notre réforme pleinement engagée. Le notariat est aujourd’hui en phase d’expansion du fait du cycle immobilier que nous traversons. Jamais le nombre d’offices n’a autant augmenté qu’actuellement. C’est très impactant en termes de régulation de cette profession, qui doit conserver ce qui fait son identité au sein des professions du droit. Il faut donc mener deux combats. D’abord, le renforcement de notre activité de service public, liée à la garantie de la sécurité juridique des actes, leur transparence avec l’identification des parties et la sécurité des flux financiers. L’État nous confie de nouvelles missions qu’on peut qualifier « de confiance », notamment avec le futur projet de loi de programmation de la justice. En outre, nous devons accélérer notre croissance d’entreprise, mais en entrepreneurs responsables. L’introduction dans la loi PACTE des obligations sociales de l’entreprise parle aux notaires, qui sont à la fois entrepreneurs et officiers publics.
Le deuxième axe de votre programme, est l’innovation. Qu’allez-vous mettre en place ?
Nous allons poursuivre le mouvement impulsé il y a deux ans. Nous avons installé un groupe-commando de 40 notaires, appelé « Groupe Initiatives et Innovations », avec pour mission d’orienter nos choix collectifs d’innovation et de créativité. Des comités « initiatives et innovations » explorent chaque mois des pistes d’innovation à partir des expériences et projets des offices. Nous avons créé une « Chambre junior », composée uniquement de jeunes étudiants et diplômés notaires, tous collaborateurs, qui travailleront en parallèle avec la Chambre. Elle est installée le 19 juin prochain. Enfin, pour accélérer la dématérialisation, nous venons de voter la création d’un « fonds innovation », qui nous permettra d’accompagner des entreprises partenaires, et parfois des start-up proches de nos préoccupations, que nous aurons sélectionnées.
Vous avez enfin choisi de mettre l’accent sur l’ouverture, quelle forme prendra-t-elle ?
Nous allons réexaminer notre communication à l’égard de nos clients, notamment au regard de nos règles déontologiques. Nous refondons aussi notre traditionnel lien de proximité avec nos clients, dans le cadre des projets du Grand Paris qui constituent pour nous une formidable émulation. Nous réorganisons les travaux du Club du Châtelet, afin de renforcer notre contribution au débat public. Nous avons aussi identifié, au sein de la Chambre, une dizaine de porte-parole qui seront autant d’interlocuteurs privilégiés des médias, chacun dans leur domaine de compétence. Enfin, un observatoire économique sera mis en place, afin de suivre les nouveaux offices qui viennent d’être créés et de les accompagner au début de leur parcours. Il faut en effet optimiser pour tous les perspectives de réussite.