Trois questions à Ghislain de Lagrevol, fondateur des Business & Legal Forums
En partenariat avec l’EDHEC et le cabinet Latham & Watkins, les BLF publient, depuis 2009, une étude sur le droit et ses praticiens vu par les dirigeants. Analyse de la 6e édition de 2021. Trois questions à Ghislain de Lagrevol, fondateur des Business & Legal Forums.
Quel est le but de cette étude ?
Nous avons voulu comprendre comment les dirigeants et les opérationnels percevaient la question juridique. Nous avons d’abord réalisé beaucoup d’études quantitatives, puis, en 2018, des études qualitatives, pour affiner quelle était la perception du droit au sein de l’entreprise. Cette année, une centaine de dirigeants et d’opérationnels ont répondu à notre questionnaire. Parmi eux, on trouve en majorité des directeurs de département (41 %), mais aussi près d’un tiers (28 %) de présidents, DG et membres de conseil d’administration.
Quels enseignements principaux peut-on tirer des réponses recueillies ?
Depuis la première étude de 2009, on constate l’évolution du droit, qui était, naguère, davantage perçu comme une contrainte par les dirigeants, qui ont plutôt, en France, un profil d’ingénieur. Depuis, la pénalisation du droit des affaires s’est accentuée et les questions de compliance ont, depuis la crise sanitaire et 2021, fait que le droit a pris une dimension différente, plus stratégique. Les répondants privilégient d’ailleurs l’internalisation des fonctions juridiques (73 %), l’externalisation étant réservée à des sujets très spécifiques. Quelque 61 % consultent d’abord leur directeur juridique avant de faire appel à un avocat ou à un autre tiers.
Quelles questions doivent se poser les juristes quant à leur exercice ?
Les dirigeants attendent désormais les juristes sur autre chose. Les compétences juridiques sont désormais une sorte de « minimum syndical » et il leur est demandé d’avoir une vision bien plus large de l’entreprise, une vision holistique. En réalité, le titre de general counsel, qui n’est pas encore très répandu en France, reflète davantage cette réalité que celui de directeur juridique. Les juristes doivent pouvoir se positionner pour répondre aux attentes des entreprises, notamment en parlant un langage de proximité avec les opérationnels, et structurer autrement leur direction juridique.
>> Accéder gratuitement à l’étude complète (formulaire préalable à compléter)