Trois questions à… Marie-Aimée Peyron
Paru dans Droit & Patrimoine n°1143 du 23 avril 2018
Trois questions à… Marie-Aimée Peyron, bâtonnier de l’Ordre des avocats de Paris
Le nouveau tribunal de grande instance de Paris a ouvert ses portes le 16 avril dernier. Des avocats ont pointé des difficultés concernant l’accès à certains services. Qu’en est-il ?
Les choses se passent en bonne intelligence avec Jean-Michel Hayat avec lequel nous avons un dialogue extrêmement constructif. Les avocats pouront circuler dans l’immeuble de grande hauteur et les stagiaires pouront avoir un accès, pour accompagner leur maître de stage et aussi seuls, pour aller faire des démarches. Les avocats qui assurent des missions pénales d’urgence auront une carte d’accès au bastion. Nous avons obtenu, pour les avocats des barreaux qui bénéficient de la multipostulation la possibilité d’avoir une carte identique à celle des avocats parisiens. Concernant Versailles, les travaux sont encore en cours. Petit à petit, les avocats prennent possession du nouveau TGI.
L’Association des avocats pénalistes (ADAP), a annoncé une manifestation le 23 avril, pour demander le démantèlement des cages en verre dans les chambres correctionnelles. Quelle est la position de l’Ordre ?
L’Ordre a diffusé un communiqué pour demander également le démantèlement de ces cages et la Chancellerie vient de faire une annonce. Il n’est pas admissible d’avoir un tel dispositif aux audiences de comparution immédiate. C’est une entrave au droit de l’avocat à parler avec son client en toute confidentialité. Nous demandons à ce que les vitres sur le devant soient déposées. Le dispositif est contraire à la directive européenne, qui admet la comparution dans des box, mais seulement pour les cas d’espèce.
Où en est le chantier de la Maison de l’Ordre des avocats ?
La Maison des avocats, ainsi que nous l’avons rebaptisée, devrait être inaugurée au mois de juillet 2019, car les travaux ont pris un peu de retard. Elle abritera notamment un business center, dans lequel les avocats pourront louer des salles pour faire des réunions, y compris de médiation et d’arbitrage, l’incubateur du barreau de Paris ainsi que des permanences pour le pénal d’urgence et la déontologie qui seront dédoublées puisqu’il y en aura encore sur l’Île de la Cité. La bibliothèque restera aussi sur l’Île de la Cité, mais il y aura aux Batignolles une biblioTECH : les avocats pourront demander aux documentalistes de leur scanner un document. L’Ordre est en revanche contraint de vendre les immeubles de la rue du jour (qui abrite le musée) et celui de la place Dauphine qui abrite la Carpa. Le musée sera déplacé dans le palais de l’Île de la Cité. Pour le reste, c’est encore à déterminer.