3 questions à Raymond Leban, président de l’association française des Conseils en gestion de patrimoine certifiés
D&P : Quel est votre programme pour CGPC ?
R. L. : Je souhaite agir dans trois directions simultanément. D’abord, veiller au maintien du niveau d’excellence du dispositif de l’examen de certification CFP®/CGPC qui atteste des hautes compétences des membres de CGPC. Ensuite, accroître la notoriété de CGPC auprès des épargnants, des consommateurs et des ménages. Si CGPC bénéficie d’une notoriété très forte dans les milieux professionnels, la certification et la sécurité qu’elle apporte à l’épargnant sont encore insuffisamment connues du grand public. Il nous appartient de mieux la faire connaître.
Enfin, accroître la pénétration de l’association dans les milieux bancaires et les réseaux de CGP libéraux en leur démontrant le bénéfice de la certification, tant pour eux-mêmes que pour leurs clients.
D&P : Quels sont les enjeux pour les gestionnaires de patrimoine actuellement ?
R. L. : La gestion de patrimoine est souvent assimilée – à tort – à la gestion de fortune, qui est une gestion de stocks. Un CGP, au contraire, quelle que soit sa structure d’exercice, a pour mission essentielle d’assurer des flux positifs adéquats sur un laps de temps relativement long. Cette mission revêt un caractère primordial aujourd’hui car elle correspond à un réel besoin dans une période où les aléas sont nombreux : précarité professionnelle, expatriation, impatriation, décomposition et recomposition des cellules familiales, actualisations juridiques et fiscales permanentes, incertitudes des marchés, inquiétude sur les systèmes de retraite.
Plus que jamais, un épargnant a besoin d’un conseil apte à le conseiller pour le choix qu’il doit opérer en fonction de ses propres objectifs.
D&P : Vous êtes directeur de la direction Économie tarifs et prix d’EDF. Vue de l’entreprise, quelle est votre conception du métier de CGP ?
R. L. : Président du Jury de l’examen depuis sa création, et, entre autres, créateur puis dirigeant de l’Institut International du management pendant de nombreuses années, il apparaît évident que l’exercice du conseil en gestion de patrimoine répond aux mêmes règles que celles d’une entreprise et que les exigences des métiers sont les mêmes : compétences, maîtrise des méthodologies adaptées, respect de la déontologie, connaissance du contexte international.
Propos recueillis par Clémentine Delzanno
Interview publiée dans Dr. & patr. l’hebdo 2015, n° 1010 (11 mai 2015).