3 questions à Philip Buisseret, secrétaire général du CCBE
D&P : Quel est votre rôle au CCBE ?
P. B. : Je dois gérer au quotidien une équipe de 9 collaborateurs, préparer les réunions du comité permanent qui est l’organe décisionnel du CCBE, assurer la représentation de la profession et porter notre message auprès du public, du législateur, des politiques et des avocats eux-mêmes.
D&P : Comment se gère une institution composée de différentes nationalités ?
P. B. : Nous sommes tous là pour défendre une profession, nous partageons les mêmes idées et les mêmes concepts de ce que sont l’État de droit, l’accès à la justice et les droits de la défense. Il faut composer avec des traditions juridiques différentes, mais ce n’est pas un obstacle quand il faut rassembler sur des questions qui ignorent les frontières et qui nous affectent tous. Le vrai défi est d’intégrer les professions juridiques des nouveaux États membres qui ne sont pas encore imprégnés de la tradition de l’Union européenne.
D&P : Vous avez précédemment travaillé pour la Fédération des notaires de Belgique, puis en tant que directeur de la Chambre nationale des notaires de Belgique. Avocats et notaires ont-ils la même approche du lobbying ?
P. B. : Non. Les notaires ont l’avantage d’avoir un instrument bien défini, l’acte authentique, leur lobbying est donc centré autour de cet instrument qui est mis en avant comme une priorité absolue. C’est le produit phare pour lequel de nouvelles applications sont constamment développées, comme par exemple l’acte authentique électronique.
Au CCBE, nous couvrons un plus grand nombre de dossiers, même si nous disposons aussi d’instruments spécifiques avec les directives avocat. Nous abordons l’état de droit, l’administration de la justice et les droits fondamentaux, et notre dimension internationale est plus marquée, avec le soutien aux avocats en danger. Nous sommes aussi les défenseurs de la défense, cela implique un positionnement politique du côté des droits de l’Homme.
Propos recueillis par Clémentine Delzanno
Interview publiée dans Dr. & patr. l'hebdo 2015, n° 1005 (6 avr. 2015).