Trois questions à Bernard Thion
Paru dans Droit & Patrimoine Hebdo du 05 février 2018
Le site Immonot donne tous les deux mois, les tendances pour le marché immobilier français d’après une étude nationale réalisée auprès des notaires.
Quelle est la tendance pour les deux premiers mois de 2018 ?
Bernard Thion, Professeur en économie immobilière au CEREFI (Centre de Recherche en Économie Finance et Immobilier) et consultant pour le site Immonot.com : Après 958 000 transactions réalisées en 2017, l’amélioration des taux et la reprise économique amènent à davantage d’optimisme. L’activité a atteint un niveau historique qu’on peut ambitionner de vouloir préserver. Contrairement aux prévisions faites en automne, période pour laquelle 43 % des négociateurs prévoyaient une baisse d’activité, celle-ci s’est maintenue à la fin de l’année et pendant la période des fêtes, en raison de la baisse des taux à 20 ans de 1,60 % à 1,40 %. Cette baisse a été un facteur imprévu et très positif pour le marché immobilier, précipitant les prises de décision et favorisant ainsi les avant-contrats.
Quelles variations ont été constatées sur les prix ?
Bernard Thion : Les prix sont restés relativement stables, en dépit de l’euphorie du marché, car ils n’ont, en moyenne, augmenté que de 2 % en un an. L’augmentation a surtout été sensible dans les grandes villes où des variations de 3 à 5 % ont été constatées. La palme revient à Bordeaux avec 16,5 %, mais dans les petites villes et à la campagne les prix étaient même en légère baisse. Ce léger déclin touche également les terrains à bâtir. Les prix des commerces et des bureaux restent, en revanche stables. Quelque 81 % des négociateurs prédisent la stabilité pour les deux mois à venir, 8 % anticipent une hausse seulement, contre 11 % qui parlent d’une baisse. En janvier, au niveau des offres, le prix médian du m2 dans l’ancien est de 1 193 euros pour une maison et de 1 740 euros pour un appartement. Les notaires interrogés estiment, pour 56 % d’entre eux, que l’offre et la demande sont restées stables. Quelque 22 % estiment la tendance à la baisse et le même pourcentage à la hausse.
Faut-il continuer à acheter avant de vendre ?
Bernard Thion : La majorité des notaires estime que le marché sera porteur tout au long de l’année 2018. Dans les grandes villes, où les hausses de prix sont particulièrement sensibles, il importe donc de favoriser l’achat d’un bien avant la revente d’un autre afin de bénéficier d’une éventuelle plus-value. Or, suivant les comptes du Logement, les propriétaires qui achètent pour changer de lieu ou s’agrandir sont deux fois plus nombreux que les primo-accédants.