L’immo haut de gamme en tendances
En ce début d’année, l’heure est au bilan de l’année précédente. Un exercice auquel s’est prêté Baranes, lors d’une conférence de presse le 20 janvier, pour l’immobilier haut de gamme à travers le monde, le groupe comptant 41 bureaux dans douze pays. Conclusion : ce marché « se porte très bien », annonce Thibaut de Saint-Vincent, président de Barnes. S’appuyant sur l’étude Wealth-X/UBS/Wealth Report 2014, il a relevé que Paris, qui était à la 9e place des villes les plus recherchées par les grandes fortunes dans le monde en 2013, n’était plus qu’à la 10e place en 2014 et il « prévoit que Paris ne soit plus dans le top ten l’année prochaine ».
Pour Barnes, la baisse de l’Euro par rapport au Dollar entraînera peut-être un « recentrage de l’investissement vers l’Europe, les prix de l’immobilier devenant plus attractifs pour les non Européens ». Le groupe constate par ailleurs que « la crise en Russie a stoppé “net” les investissements de la clientèle russe en Europe depuis la fin 2014 ».
Vue par pays
En Suisse, « la remise en cause du forfait fiscal fait que les Français commencent à se poser des questions » et « certains clients envisagent d’aller à Bruxelles », indique Thibaut de Saint-Vincent. Il le dit clairement : « la Suisse est beaucoup moins attractive » qu’avant. En outre, « la parité Euro - Franc Suisse risque de changer un peu la donne pour les clients ».
Londres quant à elle « reste un marché très attractif », note le président de Barnes, car sa « force » est de compter des ressortissants de diverses nationalités et qu’il y a « zéro risque pour le paiement du loyer ».
Outre-Atlantique et à New York en particulier, « les stocks ont fondu » et « le marché locatif est très dynamique », constate Thibaut de Saint-Vincent. Plus au sud, à Miami, « les prix ont doublé depuis 2011 mais restent raisonnables » avec une moyenne des prix en 2014 à Miami Beach, de 5 807 euros par m² et à Miami, de 3 466 euros le m². À l’ouest, à Los Angeles, il est encore possible de trouver « des biens de qualité à partir de 500 000 - 600 000 euros », précise Thibaut de Saint-Vincent.
Autre destination, autre tendance : Saint-Barth. Là-bas comme « à Monaco », « 80 % des transactions se font sans financement », annonce le président de Barnes. Les prix au m² allant de 1 000 à 1 400 euros le m² pour un « terrain constructible vue mer », ou jusqu’à 7 000 euros pour un « terrain constructible exceptionnel » et de « 20 000 euros à no limit » pour une villa.
Destinations tendances
Barnes a par ailleurs dressé la liste des destinations « tendances » plébiscitées par les Français qui choisissent de s’expatrier en raison d’un « manque de flexibilité du marché du travail et du coût des salaires », du « poids fiscal », de « l’instabilité des lois juridiques et fiscales », de « l’insécurité » et du « manque de visibilité sur l’avenir », liste le groupe. Ainsi, les destinations choisies sont Israël, les États-Unis, Londres, le Portugal, le Maroc, Bruxelles et la Suisse. À titre d’exemple, Thibaut de Saint-Vincent relève que « le revenu locatif à Bruxelles est exonéré d’impôt », ce qui encouragerait de nombreux clients à vendre leur bien locatif à Paris pour investir dans la capitale belge.
Clémentine Delzanno
Paru in Dr. & Patr. 2015, n° 244, p. 14 (Févr. 2015)