« Aujourd’hui nos concitoyens font des achats raisonnés »

Le point sur le secteur immobilier avec Jean-François Buet, président de la Fnaim.

Droit & patrimoine : Que retenez-vous de cette année 2014 pour l’immobilier ?

Jean-François Buet : Je retiens une année extrêmement chahutée tant par les réglementations que par un marché qui reste globalement, en volumes, comme en 2013 avec une légère tendance à l’érosion des prix.

D&P : L’immobilier reste-t-il un bon investissement tant en locatif qu’en résidence principale ou secondaire ?

> En résidence principale, exception faite des zones tendues où les prix sont élevés, l’immobilier reste a priori un bon placement car acheter pour se loger c’est répondre à un besoin et capitaliser pour se constituer un patrimoine. En effet, il vaut mieux être propriétaire que locataire pour aborder la retraite ou les accidents de la vie.

S’agissant de l’investissement locatif, l’immobilier reste intéressant sur le moyen et le long terme car c’est l’un des rares placements où l’on peut acheter en empruntant. Toutefois, il est nécessaire de s’entourer de beaucoup de précautions car il faut faire attention à la fiscalité et au type de logement qu’on achète pour louer. En ce sens, il faut toujours acheter un bien en fonction de la demande et réclamer un loyer raisonnable.

Quant à la résidence secondaire, il s’agit d’un investissement plaisir et à ce titre, il ne se mesure pas.

D&P : Quels sont les biens les plus recherchés ?

> Contrairement à ce que nous avons vécu entre 2000 et 2007, où les gens achetaient par passion, aujourd’hui nos concitoyens font des achats raisonnés avec des budgets moyens. De plus, les acheteurs font très attention aux frais et au temps induits par les déplacements entre leur domicile et leur travail.

D&P : Un vœu pour l’immobilier en 2015 ?

> Mon vœu est qu’il y ait une fiscalité plus pérenne et lisible. Par exemple, la fiscalité sur les plus-values immobilières est d’une telle complexité que les gens ne la comprennent pas et adoptent le statu quo, c’est-à-dire qu’ils ne vendent pas et n’achètent pas.

Propos recueillis par Clémentine Delzanno

Les primo-accédants sur le marché immobilier

35 % des emprunteurs ont acheté pour la première fois en 2014, contre 32 % en 2013 et 55 % en 2011. C’est ce que révèle une étude sur les primo-accédants réalisée par Vousfinancer.com et publiée le 11 décembre 2014. Le site de courtage en crédits immobiliers y dresse ainsi un profil détaillé des emprunteurs en 2014, à savoir que les primo-accédants sont âgés de 32 ans en moyenne, contre 38 ans pour les autres profils d’emprunteurs, et que le revenu annuel de leur foyer est de 37 154 euros en moyenne, contre 55 871 euros pour le reste des emprunteurs. Quant à l’apport moyen, il était de 29 690 euros pour les primo-accédants et de 43 129 euros pour les autres.

L’étude constate par ailleurs qu’« avec des taux à 2,75 % en moyenne sur 20 ans actuellement, contre 4,30 % en janvier 2012 et 5 % en janvier 2008, le coût d’un emprunt de 200 000 € a baissé de moitié depuis janvier 2008 et d’un tiers depuis janvier 2012 ».