Armistice de 1918 : zoom sur les poilus avocats, notaires et huissiers de justice
En effet, dans cette Grande guerre, nombre de professionnels du droit ont été mobilisés et tués. Combien ? Difficile d’avoir des chiffres exacts. Avec certitude, l’ouvrage « Guerre de 1914-1918. Livre d’or du notariat », réalisé par l’Association nationale des notaires de France en 1920, recense 8 100 notaires à la déclaration de guerre, 3 050 d’entre eux environ furent mobilisés et parmi eux, 359 sont morts pour la France. Les clercs de notaires n’étaient pas en reste – bien que l’on ne sache pas combien ils étaient en 1914 – puisque 1 827 ont donné leur vie pour la patrie. Le livre d’or du notariat révèle d’autres données chiffrées : 250 notaires mobilisés appartenaient à la réserve de l’armée active, 1 250 à l’armée territoriale et 1 550 à la réserve de l’armée territoriale.
Pour les deux autres professions qui nous intéressent ici, à savoir les avocats et les huissiers de justice, les données sont plus imprécises. Ainsi, il y avait dans les 6 000 avocats en France avant la guerre, dont 2 300 à Paris. À peu près la moitié du barreau parisien est partie au front et 230 robes noires sont mortes pour la France, dont 70 rien qu’entre le 10 août 1914 et le 30 décembre 1914.
Les huissiers de justice quant à eux étaient un peu de moins de 5 000 avant la guerre et il n’en « restait plus que 4 400 » en 1919, indique le livre « Hostarii » de la Chambre nationale des huissiers de justice sorti en 1995.
Clémentine Delzanno
Extrait de l'article « Sur la trace des poilus professionnels du droit » (accès réservé aux abonnés) publié dans le numéro de janvier 2015 de Droit & patrimoine (Dr. & patr. 2015, n° 243, p. 6).