3 questions à Romain Decharne sur le procès de Napoléon Bonaparte
D&P : Quelle est l’origine de ces « grands procès » ?
R. D. : Nous sommes des amoureux d’histoire et nous nous rendons compte que les Français s’y intéressent de moins en moins. Avec les grands procès, il s’agit de mêler nos deux passions pour l’art oratoire et le débat. Ils permettent aux plaideurs de faire des recherches car nous réutilisons de vrais faits historiques.
Nous organisons deux procès par an et avons déjà organisés ceux de Jésus et de Louis XVI mais c’est la première fois, avec Napoléon, que ce sera une vraie fiction car il n’a jamais eu de procès.
D&P : Pourquoi avez-vous choisi Napoléon Bonaparte cette année ?
R. D. : Cette année nous célébrons le bicentenaire de la chute de l’Empire. C’est un événement important ! En plus du procès, nous allons également organiser un débat en amont car de nombreux historiens sont intéressés par notre projet.
D&P : Qui a le droit de défendre l’accusé ?
R. D. : Nous effectuons des sélections notamment à Sciences Po, à Assas et à l’EFB. Au procès, il y aura trois équipes de deux étudiants, pour la défense, l’accusation et l’exil. Les participants ne choisiront pas leur côté car notre but est de les obliger à se mettre dans la peau de quelqu’un d’autre et à comprendre les idées des autres. Par ailleurs, chaque équipe sera accompagnée d’un avocat de renom dans l’idée qu’ils puissent apprendre d’eux. Les premières plaidoiries seront faites par les étudiants et les avocats concluront. Le jury sera quant à lui composé de professeurs, d’historiens et de politiques.
Propos recueillis par Clémentine Delzanno
Pour aller plus loin, lire le compte-rendu du procès et les coulisses du procès.
Interview publiée dans Dr. & patr. l'hebdo 2015, n° 1007 (20 avr. 2015).