3 questions à Maria Ślązak, présidente du Conseil des barreaux européens
D&P: Quel est le programme du Conseil des barreaux européens (CCBE) pour 2015 ?
Nous poursuivrons les efforts entrepris depuis des années pour voir les avocats inclus aux côtés des juges et procureurs dans les plans de formation juridique européens, qui prévoient de former près de la moitié des praticiens au droit européen d’ici 2020.
En partenariat avec la Fondation des avocats européens installée à La Haye, le CCBE va travailler sur des projets financés par l’Union européenne qui vont bénéficier aux justiciables et aux avocats : programmes d’échanges entre les barreaux, amélioration du moteur de recherche d’un avocat, étude de la mise en œuvre des directives européennes sur les garanties procédurales…
Le CCBE a récemment lancé une nouvelle initiative dans le domaine des flux migratoires, une question qui touche tous les États membres de l’Union européenne.
Nous continuons également de travailler sur la justice en ligne, le droit pénal, les négociations sur le partenariat transatlantique de commerce et d’investissement, la confidentialité des communications des avocats – ces questions et bien d’autres constituent le pain quotidien du CCBE.
D&P: Quels sujets vous tiennent le plus cœur à titre personnel ?
Sans doute les problématiques spécifiques des pays d’Europe centrale et orientale ainsi que les problèmes auxquels doivent faire face les pays aux frontières de l’UE. Mon pays, la Pologne, a recouvré sa liberté il y a vingt-cinq ans autour de la devise « Il n’y a pas de liberté sans solidarité ». Cette solidarité doit exister entre avocats et entre barreaux, notamment en faisant avancer l’intégration des nouveaux membres et des membres observateurs dans le travail du CCBE.
D&P: Sur son compte Twitter, le CCBE a écrit le 7 janvier « Attaquer la liberté d’expression c’est attaquer la liberté #JeSuisCharlie ». Quelles sont les libertés qui sont aujourd’hui menacées en Europe ?
Le droit à s’entretenir avec son avocat est menacé par une surveillance électronique des communications omniprésente. L’accès à un avocat est battu en brèche par les coupes dans les budgets de la justice et de l’aide juridique.
Propos recueillis par Clémentine Delzanno
Interview publiée in Dr. & Patr. l'Hebdo 2015, n° 994