3 questions à Aïda Sadfi sur la 15e édition du Livre blanc des CGPI
D&P : Sur quoi porte le Livre blanc des CGPI ?
A. S. : Tous les ans, nous dressons le portrait de la profession et de son évolution. Pour réaliser notre étude, nous interrogeons tous les cabinets CGPI, soit un peu moins de 3 000 structures fin 2015. Le Livre Blanc des CGPI apporte des informations statistiques notamment sur l’implantation des cabinets, le profil des dirigeants, les activités développées ou encore le niveau de collecte, d’encours et de chiffre d’affaires. Nous nous attachons également à rendre compte du climat dans la profession et du moral des dirigeants. L’année 2015 a été un peu plus difficile que l’année précédente en raison notamment de la fluctuation des marchés qui a complexifié la sélection de produits pour les CGPI et a conduit les clients à différer leurs investissements. S’agissant des produits, si l’assurance-vie reste incontestablement le support sur lequel s’appuient les CGPI, on note un regain d’intérêt pour l’immobilier direct et indirect. Par ailleurs, si les CGPI incluent de plus en plus la protection sociale dans le spectre de leurs activités, la part de la retraite et plus encore la part de la prévoyance restent encore assez limitées. Au niveau des moyens, nous constatons que le goût des CGPI pour les outils informatiques est de plus en plus marqué. La réglementation a fait évoluer très fortement les conditions d’exercice du métier. Les agrégateurs, les outils de compliance et les outils d’aide à la décision deviennent incontournables aussi bien pour gagner en efficacité que pour se protéger juridiquement.
D&P : Quel élément a retenu votre attention cette année ?
A. S. : En 2015, les créations n’ont pas compensées les réorientations d’activités. C’est effectivement avec un peu de surprise que nous avons vu le nombre de cabinets CGPI diminuer entre fin 2014 et fin 2015. C’est la première fois en 15 ans que nous constatons un repli. Ils sont passés de près de 3 100 cabinets à un peu moins de 3 000. Les regroupements ou les départs à la retraite existent bien mais leur nombre reste contenu. La cause principale de cette régression est davantage liée à l’abandon du statut de CIF d’un certain nombre de professionnels qui le trouve trop contraignant. Or abandonner ce statut, c’est quitter le métier ! Ces professionnels deviennent alors pour l’essentiel courtier d’assurance ou agent immobilier. Rappelons pourtant que les réglementations liées au courtage d’assurance et à l’immobilier tendent, elles aussi, à devenir plus exigeantes.
D&P : Les CGPI sont-ils favorables à la création d’une instance représentative unique ?
A. S. : Il n’est pas sûr que les associations aient envie de se regrouper mais les CGPI souhaitent, eux, être mieux représentés. Pour beaucoup de professionnels, la création d’une instance unique et nationale permettrait principalement à l’ensemble de la profession d’être mieux connue du public.
Propos recueillis par Clémentine Delzanno
Interview publiée dans Droit & patrimoine l'hebdo 2016, n° 1050 (4 avril 2016)