DU VOL (IMPOSSIBLE ?) DES OEUVRES DE STREET ART DANS L’ESPACE PUBLIC
L’utilisation grandissante de l’espace public par de célèbres street art istes s’est accompagnée d’un phénomène criminel jusqu’alors méconnu et que personne n’avait réellement anticipé : le vol, dans ce même espace, des oeuvres de street art (1). En quelques années, en effet, Banksy – pour ne citer que lui – s’est fait voler un nombre impressionnant de ses pochoirs, à tel point qu’une page Wikipédia est désormais tenue à jour pour les répertorier. Ce phénomène est du reste devenu si viral que, comble du paradoxe, ces vols s’avèrent augmenter la cote de ses oeuvres (il n’y a qu’en art que l’appauvrissement rend riche…). Kissing Coppers, par exemple, ce célèbre pochoir représentant deux pol iciers britanniques en train de s’embrasser, avait été bombé sur le mur d’un pub, à Londres. I l fut néanmoins volé en 2011 et revendu aux enchères en 2014 pour la somme de 575 000 de dollars. Quant à Masked Rat with a Knife, il fut découpé à la scie alors qu’il se trouvait près du centre Georges Pompidou sur un panneau en métal à 3 mètres du sol. Surtout, c’est le vol de The Sad Young Girl, cette oeuvre réalisée sur une des portes du Bataclan en hommage aux victimes des attentats qui s’y sont déroulés, qui aura tristement marqué les esprits.